tiersmedia

Être un Tiers Média

« Médiation » est un terme générique. Notre ambition est de faire de « tiersmedia », plus qu’un nom commun, une profession nouvelle.
Avec l’ère du numérique, l’humanité connaît un des bouleversements les plus importants de son histoire depuis l’invention de l’écriture, puis celle de l’imprimerie. Les règles du jeu changent dans tous les domaines : les institutions, les religions, le droit, les savoirs…
 
A la fin de mes études de communication, au tout début des années 80, il n’était pas question de médiation telle que nous l’entendons aujourd’hui. En revanche, elle s’est imposée tôt dans ma carrière de communicante. La médiation scientifique est née parce qu’aucun cerveau humain ne peut embrasser l’étendue de la connaissance. Chaque savoir est une langue étrangère pour celui qui ne la parle pas. Pourtant, chacun peut avoir envie de comprendre notre monde et son évolution.
 
La médiation culturelle est née du même désir de savoir. Elle tire un trait d’union entre le public et l’expression artistique : la manière dont les hommes, dans le temps, donnent à leurs rêves, leurs désirs, leurs idées, une forme de création artistique.
Le monde est devenu un village de 7 milliards d’habitants. La médiation sociale, qu’elle soit transnationale ou interculturelle, se définit comme une aptitude à pouvoir communiquer avec des personnes d’autres cultures, d’autres langages, y compris à l’intérieur de notre langue. Le monde se complexifie, des fossés se creusent. Nos confrères médiateurs sociaux permettent à des personnes distancées par la société de recoller au train pour y prendre leur place : utiliser un ordinateur, communiquer avec les services administratifs, monter un dossier d’aide au logement…
 
En ouvrant des espaces de non-droit, la révolution numérique pèse sur tous les domaines du pouvoir. En tant que jeune médiateur, j’ai craint un instant que la médiation conventionnelle ne tombe sous l’hégémonie du monde juridique attaché à préserver le sien. Je ne crois pas qu’il le puisse aujourd’hui : l’autorité se délite.
Un conflit est une lutte pour le pouvoir. Or ce en quoi s’inscrit le pouvoir, de toute éternité humaine, c’est le langage. Ce n’est qu’à l’intérieur du langage qu’il est possible de combatte le langage. La médiation — le langage en tant que moyen d’entente civile — est un discours pacificateur parce qu’il est hors pouvoir.
Comprendre le monde dans lequel nous vivons, comprendre la révolution qui nous emporte avec elle : cette compréhension peut échapper au sujet isolé car le monde est pluriel. Comme en sport, l’équipe sera toujours plus forte que le plus fort de l’équipe. Tiersmedia est avant tout une équipe.
La variété est notre richesse, la transdisciplinarité, notre latitude scientifique et intellectuelle. Elle se définit par trois postulats : la complexité, la logique du tiers inclus, l’existence de différents niveaux de réalité et de perception. Elle se situe à la fois entre, à travers et au-delà de toute discipline, et devient, à ce titre, un processus d’intégration.

Notre dénominateur commun, c’est le langage. C’est par lui que nous sommes reliés. Un tiersmedia a pour vocation de nouer, renouer, dénouer le lien partout où la communication est désirée, souhaitable, nécessaire ou défaillante.

 

Véronique LAFITTE
Tiersmedia
Pro-mediateur.fr